vendredi 31 mai 2013

Le bâtiment


J'avançais tranquillement dans le paysage normand, lorsque je vis un bâtiment intéressant au loin. 

J'eus alors envie de le prendre en photo mais hélas, j'en étais trop loin.  

Même en  zoomant un max, il aurait été de la taille d'une chiure de mouche sur la photo.

Alors j'avançais encore et encore , mais plus j'avançais, moins j'en voyais.

J'essayai d'accélérer pour le prendre de court, et pour pouvoir le photographier avant qu'il ne soit complètement englouti par le sol rendu meuble par les pluies pratiquement incessantes.

Peine perdue, le bâtiment prit de la vitesse, lui aussi, et à la fin il disparut dans ce qui devait être une gigantesque marnière.

Complètement dépassée par ce phénomène étonnant, je n'eus à l'esprit de le photographier qu'au dernier moment, juste avant la fin de cette rocambolesque histoire.

mardi 28 mai 2013

La corvée des courses

Samedi dernier était une journée chargée, et pourtant nous n'avons pas eu le temps de faire grand chose.

Entre une visite à un ami en convalescence, un déjeuner en ville, et plein de kilomètres avalés, rien d'autre de tout ce qui aurait du être fait ne le fut, et l'heure était déjà bien avancée quand nous étions enfin de retour à la maison. Plus le temps de faire quoi que ce soit, surtout pas les courses.

Voilà pourquoi mon dimanche a commencé par les courses obligatoires. J'aurais pourtant préféré faire autre chose.

J'ai commencé par faire deux boulangeries afin de ne pas faire la queue à la première. Comme souvent le dimanche matin, il y avait une longue queue dans la rue; je ne me suis donc pas arrêtée pour la rallonger encore, et j'ai préféré faire quelques kilomètres supplémentaires - et tant pis pour la pollution - pour ne pas être obligée de patienter pendant des "heures" pour une baguette!

Quand je suis enfin arrivée au supermarché pour acheter ce qu'il nous fallait pour survivre, j'étais de mauvais poil, car le parking était plein de voitures. Je savais que j'allais faire la queue partout.

C'est là que j'ai eu une idée géniale (il faut juste qu'on arrive à la mettre en application).

J'en ai fait part au poissonnier qui m'a vendu un dos de cabillaud et qui n'était pas contre. 

J'en ai fait part à la charcutière qui me tranchait du jambon et qui était pour.

J'en ai fait part à la caissière qui la trouvait formidable, mais qui ne m'a pourtant pas fait de ristourne.

Il faut tout simplement interdire l'ouverture dominicale des magasins.  Tous les magasins.  Grands et petits.

Ainsi nous serions obligés de prendre le temps d'acheter le nécessaire au plus tard le samedi. En ne le faisant pas, il n'y aurait pas d'autre solution que d'aller au restaurant. (Ou de jeûner.)

Même les restaurateurs apprécieraient mon idée, j'en suis sûre.

lundi 27 mai 2013

L'abécédaire selon hpy

Amnésie (parfois très utile)
Brut (pour les bulles)
Canapé (pour s'y allonger)
Défi (à relever)
Emigrée (et, de l'autre coté de la frontière, immigrée)
Foufou (le chouchou de Maxime)
Gélinotte (pyy)
Histoires (celles qu'on raconte, et celle que l'on vit ou a vécu)
Ironie (à diriger de préférence envers soi-même)
Justice (il en faudrait plus)
Kilogrammesssss (il en faudrait moins)
Livres (pour rêver, pour réfléchir et pour respirer)
Moumoune (ça va de soi)
Nefertiti (voir à M)
Opportunisme (pourquoi ne pas saisir l'occasion qui se présente?)
Paresse (pourquoi faire compliqué quand on peut simplifier?)
Quidame - (qui est cette dame qui n'en est pas une?)
Ruine (vieille ruine)
Souvenir (dans la tête, pas sur une étagère)
Table (et ses plaisirs)
Unanimité (en accord avec moi-même)
Vin (rouge, blanc, rosé, vert et même jaune; peu importe la couleur pourvu que le goût soit bon)
Week-end (congés sans solde)
XXL (à cause du K)
Yo-yo (les hauts et les bas de la vie)
Zinzin (il faut l'être, au moins un peu, pour survivre à Y - à moins que cela en soit le résultat...)
Årgång (1952)
Ändamål (helgar medlen)
Överens (som U, med mig själv)
    

jeudi 23 mai 2013

La folie des hommes



Un militaire tué à coups de machette dans une rue de Londres, des émeutes à la Clichy-sous-Bois ou Villiers-le-Bel, propagées de Husby vers d'autres banlieues de Stockholm, un double attentat meurtrier au Niger... Que des nouvelles habituelles dans les médias.

Est-ce pour rester dans le ton qu'on trouve aussi le temps d'accuser le pape François d'exorcisme lorsque celui-ci bénit un malade en fauteuil roulant en lui posant les mains sur la tête. 

Pourquoi ce pape attire-t-il tant de haine depuis qu'il est pape? Qui aurait intérêt à le fragiliser?

Pour ma part je lui donnerais ma bénédiction s'il pouvait exorciser le monde fou dans lequel nous vivons, et le libérer de ses assassinats, ses attentats et ses dégradations gratuites de la propriété d'autrui, afin de le rendre plus vivable pour tout le monde.

Pourtant je n'y crois pas, car  il me semble que même Jésus, de son vivant, ne réussit pas à éradiquer le mal.

Et le pape n'est que son représentant sur terre. 

mardi 21 mai 2013

Il pleut, il pleut boulangère

Le weekend de la Pentecôte fut humide.

Les commerçants, les restaurateurs et les professionnels du tourisme n'étaient pas les seuls à se plaindre du temps plus que maussade.

Chaque fois que j'allais acheter du pain, il se trouvait à la boulangerie au moins un client qui parlait de pluie, de brouillard et de mauvaise visibilité avec la vendeuse.

Les conversations tournaient seulement autour du mauvais temps. Personne ne se plaignait plus de la baisse du pouvoir d'achat, de la violence de certains supporters de football, de licenciements et de délocalisations. Juste de la pluie, du froid et des prévisions météo.

Et si c'était le gouvernement qui avait commandité ce mauvais temps pour que nous oubliions de râler contre le chômage qui augmente et les retraites qui baissent?

jeudi 16 mai 2013

Comme chien et chats

Le petit chien pirate est revenu à la maison il y a quelques instants.

J'étais en train d'ouvrir la porte-fenêtres pour Moumoune et Foufou qui avaient envie de sortir, quand je l'ai vu au coin de la maison.

Il n'y a d'ailleurs pas seulement moi qui l'aie vu. Les chats ont une bonne vue quand il s'agit de chiens intrus.

Tous les deux se sont approchés du chien, Foufou en tête, et Moumoune derrière, ce qui est normal pour un agent de la DSTMN et la patronne qu'il est sensé protéger.

Le chien me regardait implorant, comme si j'avais pu demander aux chats de le laisser tranquille. 

A un moment il s'est caché derrière les ravenelles pour réfléchir à sa stratégie.

Les chats s'approchaient de plus en plus, et Foufou paraissait toujours plus énorme.

Ils n'étaient qu'à deux ou trois mètres les uns de l'autre quand le chien pirate a pris les jambes à son cou et a dévalé la pente, Foufou tranquillement derrière lui comme pour s'assurer qu'il partait vraiment.

Peut-être sont-ils en train de jouer tous les deux ensemble en ce moment même, tandis que Moumoune est rentrée et regarde par la fenêtre ce qui se passe dehors. Elle peut être contente de Foufou. Il a bien fait son travail.

Et moi, j'ai fait le mien de photo-reporter. 

lundi 13 mai 2013

L'intrus

Le petit chien blanc avec une tache à l'œil droit, qui doit habiter une des maisons en contrebas à droite - peut-être la même que le jeune Dylan qui en serait donc le mini-maître - a repris ses mauvaises habitudes et vient souvent faire une promenade sur le territoire des chats.

Je ne sais pas si c'est pour se faire accepter qu'il en profite pour leur laisser un petit cadeau. Une crotte.

Ceci ne plait pourtant ni à Moumoune, ni à Nefertiti, ni à moi-même, et surtout pas à Foufou, l'agent de la DSTMN (Direction de Surveillance du Territoire de Moumoune et Nefertiti, pour ceux qui ne se le rappelleraient pas) qui a l'impression de manquer à son devoir en ne le chassant pas avant que la crotte ne soit déposée.

C'est donc à moi qu'il incombe d'ouvrir une des fenêtres ou la porte, voire la porte-fenêtres et hurler à pleins poumons afin de lui faire suffisamment   peur pour qu'il déguerpisse aussitôt.

En général ça marche. Et lui il court, il court sur ses petites pattes et il descend la côte plus vite, plus vite, toujours plus vite, avant de bifurquer vers la droite et rentrer dans son territoire de chien.

Sauf samedi matin. Il est bien parti à toute vitesse comme d'habitude quand je n'ai fait que me montrer, mais cette fois-ci il s'est arrêté en plein élan pour se tourner vers moi; il m'a jeté un œil amical avant de s'approcher un peu, encore un peu, et de remuer la queue et les oreilles comme pour me dire "Je sais que tu n'es pas aussi méchante que tu veux me faire croire. A défaut de me faire accepter par tes chats, je ferai de toi mon amie".

Ce petit chien blanc devient inquiétant.

vendredi 10 mai 2013

L'Assomption à l'Ascension

Lors d'un récent dîner avec des anciens de la région, la conversation dévia  à un moment donné vers les églises du coin, dont Notre Dame de l'Assomption à Fauville-en-Caux.

Il m'est très souvent arrivée de passer devant cette église de la paroisse St Louis Cœur de Caux, et de regretter de ne pas pouvoir y pénétrer.

Vue de l'extérieur l'église est grande, elle parait même beaucoup plus grande que de nombreuses autres édifices de la région. On la voit de loin.

J'ai donc fait état de mon souhait de la découvrir, et c'est à ce moment-là qu'on m'a fait comprendre qu'elle n'en valait peut-être pas la peine.

Il n'y aurait rien de particulier à y trouver...

Ma foi. Jeudi de l'Ascension les portes de l'église en question étaient ouvertes, et j'ai enfin pu jeter un œil à l'intérieur. A première vue l'église n'était pas petite, par contre lumineuse et assez inhabituelle avec ses briques donnant de la couleur à la maçonnerie enduite de ciment.

L'église, consacrée en 1916, donc assez récente, fut construite à partir de 1913 selon les plans de l'architecte Pierre Chirol en remplacement d'une autre, devenue trop petite.

J'y ai vu des beaux vitraux de 1921, des bancs et des chaises en bas, des tribunes en haut pour les fidèles. Des statues de saints, un bénitier et plein d'autres choses qu'on peut s'attendre à voir dans une église.

Et je n'étais pas déçue. Comme quoi il ne faut pas toujours écouter les anciens, mais se forger une opinion soi-même.

mardi 7 mai 2013

Le choc des inondations

Lundi soir, hier donc,  je regardais distraitement les inondations du dijonnais aux informations télévisées, tout en peignant un chat sur la table basse.

C'est horrible, toute cette eau qui pénètre chez les gens sans y avoir été invitée. Cela fait beaucoup de dégâts et cela coûte cher aux assureurs, donc à nous aussi.

Pourtant, je crois que nous ne sommes pas seulement horrifiés par ces catastrophes qui nous tombent dessus avec plus ou moins de régularité, mais aussi, et surtout, un peu voyeurs. Nous en avons tellement vues, que cela nous a rendu blasés, notamment lorsque ces calamités touchent des personnes inconnues, plus encore quand cela se passe dans un pays ou une région que nous n'avons même pas visité. Pour un peu, nous nous en délecterions!

Je finissais donc la peinture de mon chat, lorsque j'ai entendu le chef des pompiers expliquer son travail. Il fallait qu'il envoyait une partie de ses troupes aux travaux de routine tout en gardant quelques personnes pour des cas d'urgence.

Justement, il devait envoyer des plongeurs évacuer une personne âgée de sa maison. Le journaliste a sauté sur l'occasion pour nous présenter cette urgence, et pour questionner la personne de soixante ans d'âge sur son aventure.

C'est là que j'ai été le plus choquée, le plus horrifiée. Appeler une femme encore en âge de travailler, de plus d'apparence tout à fait normale, bien habillée, plus jeune que moi en surcroît, une personne âgée!

Je m'étais attendu à voir une grabataire!

lundi 6 mai 2013

F g h





Ce matin, comme tous les matins depuis pas mal de jours, il fait f g h, à savoir froid, gris et humide.

La température à ma fenêtre oscille entre quatre et cinq, et pendant la nuit un brouillard s'est installé dans la vallée et probablement ailleurs aussi, sans doute le même qui est déjà venu nous entourer plusieurs fois. On dirait qu'il se plait chez nous.

Malgré tout, les arbres commencent à montrer de petites feuilles couleur laitue. Certaines grandissent déjà, et leur vert prend des tons plus foncés.

Les plantes à fleurs cachent tant bien que mal les mauvaises herbes qui se sont installées dans les massifs, et que je n'ai pas eu le temps de retirer.

Le myosotis donne du bleu clair, l'iris du bleu presque violet - c'est l'époque où les fleurs sont plus bleues que le ciel.

Peut-être - restons optimistes - le ciel deviendra-t-il bleu plus tard dans la journée. C'est déjà arrivé. 

Heureusement d'ailleurs, car nous avons besoin d'un ciel bleu pour contrebalancer le bleu des fleurs, tout comme nous avons besoin du jaune du soleil pour rappeler la couleur des ravenelles.

Et du colza.

jeudi 2 mai 2013

Entre rêve et réalité

Le rêve de l'homme depuis toujours est en train de devenir réalité.

J'entendais, l'autre jour aux informations, un représentant ès médecine plus génétique expliquer que les enfants qui naissent aujourd'hui ont de grandes chances de vivre au moins jusqu'à cent cinquante ans.

En effet, les recherches sur l'ADN permettront aux médecins-généticiens d'effectuer des manipulations pour retirer le mauvais de nos gènes, et le remplacer par du bon.

Ainsi, non seulement l'homme sera-t-il presque immortel (l'immortalité viendra en son temps), mais il sera aussi éternellement jeune. Plus besoin de courir après la fontaine de jouvence, ni de faire des injection de botox ou des liftings. Notre ADN modifié s'occupera de notre bien-être physique et morale.

Je ne sais pourquoi, mais j'ai aussitôt pensé au Grand Secret de René Barjavel, lu il y a quelques dizaines d'années. Dans ce livre, le virus de l'immortalité risque de créer les ravages qu'on peut facilement s'imaginer (au moins si on est écrivain au lieu d'être médecin). Que faire en effet de tous ces gens qui ne céderont jamais leur place aux plus jeunes, en même temps que les jeunes ne cessent d'affluer? (On parle déjà de surpopulation de nos jours...)

Je m'imaginais aussi un repas en famille, avec les cinq ou six mères, grand-mères, arrière grand-mères - et pareil du coté paternel - venus fêter le premier anniversaire  du dernier-né. Il faudra une grande table pour accueillir tout le monde, surtout si les familles recomposées seront toujours d'actualité.  Et cela ne serait que plus que probable, car vue la longévité des hommes, ils auraient le temps de changer de partenaire plus d'une fois, tout en restant longtemps ensemble.

Je me posais également la question des retraites. A quel âge les hommes auront-ils le droit de prétendre à un peu de repos bien mérité après des années de dur labeur? Faudra-t-il manifester en masse pour garder le droit à la retraite à 60 ou 65 ans, et comment les caisses de retraite, déjà mal en point, feront-elle pour trouver de l'argent à tous ces retraités beaux et sportifs?

Il faudra faire bien attention à ce que le rêve de l'homme ne devienne le pire de ses  cauchemars.